La maire de Barcelone, Espagne, Ada Colau Ballano, a annoncé qu’elle mettrait en pause son compte Twitter, bien qu’elle maintiendrait sa présence sur les réseaux sociaux via Facebook et Instagram. La dirigeante a justifié sa décision en raison des caractéristiques de cette plateforme, où l’interaction des utilisateurs est souvent offensante et agressive.
«Il y a des gens proches de moi qui me disaient : ‘Tu es folle ? Avec près d’un million d’abonnés et en faisant de la politique… Tu ne peux pas quitter Twitter !’ Cependant, j’en suis arrivée à la conclusion contraire : précisément parce que j’essaie de faire de la bonne politique, je vais le quitter», a déclaré Colau dans un communiqué publié sur cette plateforme où elle a expliqué sa décision.
Pour la maire, les interactions sur Twitter vont bien au-delà de la critique et proviennent souvent de bots ou de profils faux derrière lesquels se cache l’extrême droite.
«Que l’on me critique, me questionne ou me conteste ne me dérange pas du tout, bien au contraire, je l’accepte et j’aime ça. La politique, c’est le dialogue et le débat, et grâce à l’échange d’informations et d’opinions, nous pouvons nous améliorer. Quand Twitter a commencé, il y avait beaucoup de ça. Malheureusement, ces dernières années, tout le monde sait que la plateforme s’est remplie de profils faux et anonymes qui intoxiquent et incitent à la haine. Beaucoup d’entre eux sont même achetés avec de l’argent (des bots) par l’extrême droite», a expliqué la maire dans sa note.
Colau considère également que l’outil lui fait perdre beaucoup de temps et la met également en position de critique si elle n’est pas constamment active. «Si soudainement vous ne tweetez pas sur un sujet polémique, quelqu’un sort et dit que vous êtes très silencieuse, pourquoi cela serait, c’est une honte que vous n’ayez rien dit à ce sujet ou à cela…», a-t-elle ajouté en expliquant ce qu’elle appelle «la tyrannie de la présence permanente».
«Entre les deux, le fait est que la plateforme et l’algorithme finissent par prendre beaucoup de temps et d’énergie. Et en plus, l’impression est qu’ils déforment la réalité : ils sur-représentent les polémiques et les discours de haine, ils finissent presque par vous convaincre que l’humanité est mauvaise, méfiante, égoïste…», a-t-elle ajouté.