En 200 mots :
Sous la lueur atténuée des lumières de l’auditorium d’Indeportes Antioquia (Medellin, Colombie), un sujet émergeait timidement : le sport et le genre. C’était une époque où de telles discussions étaient plus des murmures que des déclarations. Au milieu de cette scène se trouvait Florence Thomas, psychologue, écrivaine et chroniqueuse franco-colombienne, dont la plume venait d’être récompensée par le Prix National de Journalisme Simón Bolívar.
D’un geste subtil, je l’ai invitée à s’isoler. Elle, avec la grâce de quelqu’un qui connaît l’importance de chaque seconde, a accepté. Ma mission était claire : transmettre sa voix dans Síntesis Informativa, le bulletin d’information des étudiants en journalisme de l’Université d’Antioquia. Mais la modernité nous a joué un mauvais tour : mon téléphone robuste était sans signal, peut-être sans minutes.
Sans perdre le rythme, je l’ai dirigée vers un téléphone public. J’ai inséré une pièce de monnaie, je ne me souviens pas de la dénomination. Le son métallique a résonné comme un prélude. De l’autre côté, l’opérateur sonore nous attendait. «Nous sommes en direct», m’a indiqué Ocaris Patiño.
Entrée magistrale et première question. Alors que nous discutions du rôle de la femme dans le sport, j’ai jeté une autre pièce de monnaie craignant que le temps ne nous trahisse. Sa voix, ferme et passionnée, me rappelait ma mère. La même intensité, le même âge.
Après quelques minutes qui semblaient être des secondes, Florence m’a souri reconnaissante et est retournée à l’auditorium.